Vers une enveloppe durable avec les façades en matériaux biosourcés

18 sept 2025

Dans un contexte de transition écologique accélérée, la façade a une grande importance dans la conception de l’enveloppe durable d’un bâtiment. Pour répondre aux exigences de la RE2020 et réduire l’empreinte carbone des bâtiments, les matériaux biosourcés apparaissent comme des solutions prometteuses. Mais sont-ils vraiment adaptés aux contraintes techniques et réglementaires actuelles ?

 

Les matériaux biosourcés en façade pour répondre aux enjeux écologiques actuels

Avec l’entrée en vigueur de la RE2020, la question de l’empreinte carbone des bâtiments neufs est devenue centrale. Désormais, la performance environnementale d’un projet ne se limite plus à ses consommations énergétiques : les matériaux de construction eux-mêmes sont scrutés pour leur impact sur l’ensemble de leur cycle de vie. En ce sens, l’enveloppe du bâtiment, et plus particulièrement la façade, représente un enjeu considérable.

Les façades en matériaux biosourcés, conçues à partir de ressources naturelles renouvelables, offrent une réponse prometteuse aux exigences accrues en matière de durabilité, de réduction de l’empreinte carbone, de confort thermique et d’efficacité énergétique. Mais quelles sont ces solutions, et peuvent-elles réellement rivaliser avec les matériaux traditionnels ?

 

Une nouvelle génération de matériaux issus du vivant

Par définition, un matériau biosourcé est constitué en partie ou en totalité de matières premières végétales ou animales renouvelables. Ces dernières années, de nombreuses innovations ont émergé sur le segment des matériaux de façade.

Les panneaux à base de mycélium, cultivés à partir de champignons, se distinguent par leur légèreté, leur compostabilité et leurs bonnes propriétés d'isolation. Le bardage en bambou, très prisé pour sa solidité et sa croissance rapide, constitue une alternative naturelle aux bois exotiques. Les panneaux recyclés à base de fibres végétales ou plastiques trouvent également leur place dans l'enveloppe, tandis que les panneaux isolants en chanvre ou lin combinent performance thermique et faible densité carbone.

Plus récemment, l'impression 3D à base de matériaux biosourcés ouvre de nouvelles perspectives pour des façades sur mesure, légères et réversibles.

Ces innovations s’inscrivent dans une tendance plus large visant à intégrer des façades durables au cœur des stratégies de construction écologique.

 

Matériaux biosourcés vs matériaux classiques

Pour évaluer objectivement l’intérêt des matériaux biosourcés, il convient de les comparer selon quatre critères techniques essentiels :

  • Cycle de vie : les biosourcés affichent généralement un excellent profil environnemental (stockage de carbone, renouvelabilité, fin de vie recyclable ou compostable). Les solutions conventionnelles (métaux, composites, béton) présentent une empreinte carbone initiale plus élevée.
  • Résistance au feu : les matériaux biosourcés doivent être traités pour répondre aux exigences (classement M1 à M4). Certains, comme le chanvre, sont naturellement performants.
  • Entretien et durabilité : les matériaux naturels exigent une protection contre les UV et l’humidité, mais peuvent atteindre des niveaux de durabilité similaires aux matériaux traditionnels.
  • Bilan carbone global : c’est sur ce critère que les matériaux biosourcés pour façades prennent l’avantage, en facilitant le respect des seuils imposés par la RE2020.

Au-delà de ces critères comparatifs, les façades durables demeurent un moyen efficace pour réduire les pertes d'énergie et optimiser la performance globale du bâtiment.

 

Les retours d’expérience français des façades en matériaux biosourcés

En France, plusieurs réalisations concrètes témoignent du potentiel des matériaux biosourcés. À Lyon, un programme de logements collectifs utilise un bardage biosourcé en fibres végétales avec une ossature en bois, conforme à la RE2020.

À Villeurbanne, le groupe scolaire Saint-Exupéry (livré en 2022) illustre parfaitement cette dynamique. Sa façade repose sur un système préfabriqué associant ossature en bois noyé et béton de chanvre, coulé en atelier puis complété par une projection sur chantier. Ce projet démontre la faisabilité de solutions biosourcées à grande échelle dans un programme public.

En parallèle de projets isolés, plusieurs régions françaises structurent activement le recours aux matériaux biosourcés via des Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI). En Bretagne, l’AMI a permis de sélectionner 18 projets dès 2022, intégrant chanvre, paille ou bois local. En Nouvelle-Aquitaine et en Île-de-France, des dispositifs similaires accompagnent la massification des solutions bas carbone pour l’enveloppe des bâtiments publics et privés.

 

Quelles perspectives pour les façades biosourcées à l’horizon 2030 ?

Alors que les seuils carbone de la RE2020 seront renforcés dès 2025, les matériaux biosourcés s’imposent comme des solutions d’avenir. Leur reconnaissance réglementaire (FDES, labels), leur adaptabilité technique et la montée en compétence des acteurs de l’enveloppe bâtiment les rendent pleinement opérationnels.

Les façades écologiques ne relèvent plus de l’expérimentation : elles participent désormais aux réponses concrètes de la construction durable.

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