L'importance de la façade dans l'architecture contemporaine
Publiée le vendredi 31 mars 2023
Comme tous les mouvements artistiques, l'architecture contemporaine rompt avec certains codes du mouvement précédent pour tracer sa propre route. Cela passe en partie par les façades qui s’autorisent un nouveau langage plus expressif.
Commençons par planter le décor avec un petit concentré de concepts modernistes. En 1924, Mies Van der Rohe, l’un des maîtres de l’architecture moderne, écrit dans son manifeste qu’il est « impossible d’avancer en regardant en arrière ». L’un des projets censés incarner ce manifeste préfigure une partie de notre environnement urbain contemporain.
Le bâtiment d’architecture moderne, présenté en 1929 lors de l'exposition Internationale de Barcelone, associe l’acier chromé à la pierre naturelle et se dessine tout en longueur. La succession des espaces nous invite à pratiquer la « promenade architecturale », selon le concept développé la même année par Le Corbusier. Le volume dans son ensemble évoque aussi les maisons de la prairie de Frank Lloyd Wright.
Plus généralement, dans la première moitié du XXe siècle, la discipline se libère progressivement de la contrainte du poids. Les architectes jouent allègrement avec le verre et les structures métalliques. Les constructions semblent parfois flotter dans les airs à l’image de la verrière de la gare de Florence. Ce vent de liberté souffle aussi sur la façade. Jusqu'alors figée dans son rôle porteur, elle se désolidarise du bâti et devient le support d’un nouveau langage architectural.
L’enveloppe extérieure moderne s’attache à révéler la structure et la fonction du bâtiment. Cette surface est le plus souvent lisse et plane. Sa fonction isolante est reconnue et recherchée, mais sa fonction ornementale est rejetée, perçue comme un « déguisement » mensonger.
Notons, par ailleurs, l’émergence du principe organique dans le mouvement moderne. Dans l’entre-deux-guerres, l’architecte Alvar Aalto explore déjà cette « relation intime entre l’Homme et la nature » à travers des volumes et des façades en osmose avec leur environnement.
Le métal, le verre, l'apparente légèreté ou encore l’harmonie avec le cadre environnant sont des caractéristiques que l’on retrouve régulièrement sur les bâtiments contemporains. Mais alors où se situe la rupture entre les deux mouvements ?
Pour le savoir, il faut regarder du côté de la rupture initiale portée par le modernisme et résumé en trois mots par Adolf Loos : « Ornement et crime », un manifeste signé en 1908. L’architecture moderne a remis le matériau brut sur le devant de la scène, bannissant toute forme de décoration superflue.
L'architecte contemporain s’est affranchi de ces restrictions et s’autorise différentes expérimentations : façade texturée, façade 3D, façade dynamique… Le langage de la façade devient plus expressif. Il traduit l’accélération des échanges, la circulation des biens et des personnes ou encore les enjeux environnementaux qui frappent le tournant du XXIe siècle.
Avec, l'Experience Music Project, Frank Gehry nous livre une façade bigarrée qui assume sa fonction d’habillage. Les formes complexes des sept coquilles d’acier sont enveloppées par plus de 3000 panneaux qui interagissent avec leur environnement. Les facettes réfléchissent le décor environnant par section déformée. Cette façade extérieure a été conçue comme un hommage sculptural et postmoderne à la musique. La forme est volontairement artistique, tandis que l'espace intérieur qui accueille un musée interactif reste avant tout fonctionnel.
Le Musée juif de Berlin est un autre exemple d’architecture figurative. La construction mobilise les références et les symboles pour raconter la tragédie et la souffrance. Les espaces sont angulaires et les formes peu conventionnelles. À l’extérieur, les fenêtres atypiques tranchent la façade métallique formant de longues diagonales qui se croisent et des traits succincts plus isolés. Pour l’architecte Daniel Libeskind, qui a perdu une partie de sa famille durant l’Holocauste, l’édifice possède une profonde résonance émotionnelle.
Repenser la densité urbaine et la rendre désirable pour contenir l'étalement urbain fait partie des grands défis de l'urbanisme et de l’architecture du XXIe siècle. Pour donner vie à une résidence universitaire de 350 lits, l’architecte Steven Holl a choisi d’animer l’édifice avec une façade inspirée des alvéoles de l’éponge. L’effet poreux est obtenu par un quadrillage de fenêtres colorées profondément encastrées. Les volumes aléatoires enveloppés d'une façade surprenante donnent du rythme à cet immeuble collectif de grande ampleur.
Acodi, fabricant-concepteur de façades contemporaines, a participé à des chantiers similaires, comme celui du Cambridge 3CL à Grenoble. La résidence de 303 lits est habillée de panneaux composites aluminium avec fixation frontale POLARIS®. Ce produit fait partie de la gamme AMBITION® proposée par Acodi.
Dans l’esprit de la résidence de Steven Holl, cette réalisation conçue par Chabal Architecte et Atelier Métis Architectes se distingue par ses ouvertures encadrées de couleurs acidulées. Les volets coulissants colorés et les dièdres formés par les panneaux de façade métalliques Alucobond® dans différentes nuances de gris brisent la régularité des façades. Les éléments de façade, ajoutés au décalage des percements, ont permis de gommer la sensation d'empilement et l’aspect massif d’un immeuble haut de 14 étages.
Acodi accompagne depuis plus de 20 ans les professionnels aux différentes étapes du projet de construction : choix de la technique, transformation des produits de bardage, plan de pose… Chaque chantier dispose ainsi d’un suivi personnalisé pour créer des façades contemporaines sur mesure.
