Avec la RE2020, les façades deviennent des éléments essentiels de la performance énergétique des bâtiments. Isolation, ponts thermiques, inertie et choix des matériaux : les façadiers doivent désormais concevoir des enveloppes optimisées pour conjuguer sobriété énergétique, confort et durabilité.
Des exigences renforcées pour l’enveloppe et la future réglementation thermique 2025
La RE2020 dépasse largement les objectifs de la RT2012. Elle ne vise plus seulement la baisse des consommations, mais introduit des indicateurs comme le Bbio ou l’Ic construction, qui mesurent respectivement la performance énergétique de l’enveloppe et l’empreinte carbone du bâtiment.
Cette évolution prépare également le terrain aux futures réglementations thermiques, dont les exigences à l’horizon 2025 devraient encore renforcer la logique de bâtiment performant et bas carbone.
Dans cette dynamique, la façade est centrale :
- Les parois doivent afficher un niveau d’isolation élevé et une étanchéité à l’air maîtrisée.
- La réduction des ponts thermiques aux jonctions murs-planchers-ouvertures est essentielle pour garantir une performance réelle.
- L’inertie du bâtiment devient un levier important pour stabiliser les températures intérieures et améliorer le confort d’été.
Dans les zones chaudes, la façade doit aussi intégrer des protections solaires ou des matériaux à forte capacité thermique pour éviter les surchauffes. Ces choix contribuent à atteindre les objectifs des bâtiments performants, jusqu’au niveau BEPOS lorsque la production d’énergie renouvelable est intégrée.
RE2020 et façades : un défi technique pour les façadiers
Pour les entreprises de façade, la RE2020 marque un tournant. Le renforcement de l’isolation conduit à privilégier l’ITE, qui limite les déperditions et améliore la performance énergétique de l’enveloppe. Les matériaux utilisés, qu’il s’agisse de laine minérale, de mousse résolique ou de panneaux biosourcés, doivent associer efficacité thermique et impact carbone maîtrisé afin de répondre aux exigences du Bbio et de l’Ic construction.
La gestion des ponts thermiques devient une priorité. Les entreprises doivent identifier les zones sensibles comme les balcons ou les nez de planchers et intégrer des systèmes de rupture adaptés. La qualité de mise en œuvre conditionne ensuite la conformité du bâtiment. Une étanchéité à l’air vérifiée en fin de chantier permet de garantir le niveau de performance attendu.
Concevoir une façade performante
Une façade compatible RE2020 repose sur une conception précise. Le choix des matériaux doit combiner rendement thermique et faible empreinte carbone, ce qui renforce l’intérêt pour les solutions biosourcées ou recyclables comme le bois ou la laine de chanvre.
Le rapport vitrage opacité demande une attention particulière. Une surface vitrée trop importante peut entraîner des pertes en hiver ou une surchauffe en été. Les protections solaires, qu’il s’agisse de brise soleil ou de stores extérieurs, servent à stabiliser les températures intérieures et à limiter l’usage de la climatisation.
La continuité de l’isolation et la maîtrise de l’étanchéité nécessitent une coordination étroite avec les autres corps d’état. Ces paramètres facilitent l’atteinte d’objectifs ambitieux, notamment pour les projets visant le niveau BEPOS.
Une façade pensée pour la performance énergétique et l’impact carbone
La façade devient un élément stratégique pour atteindre les niveaux de performance imposés par la RE2020 et la future réglementation thermique 2025. Cette évolution encourage les façadiers à adapter leurs méthodes, à anticiper les contraintes techniques dès la conception et à intégrer des solutions qui améliorent la performance énergétique du bâtiment dans son ensemble.